L'Enclave: Chapitre 14
Kikuchi avançait à grands pas dans la rue en se tenant debout tant bien que mal. L'alcool y était pour beaucoup mais il se sentait horriblement mal vis à vis de Mihael et d'Eren. Il traîna encore quelques minutes près d'un lac avant de retourner chez lui et de se rentre compte qu'il avait perdu ses clés...
De son côté, Mihael se trouvait sur le canapé de Kikuchi à regarder la télé et fixer l'heure nerveusement. Il entendit un bruit venant de dehors et se tourna pour observer la porte, mais rien. Intrigué, il éteignit la télé et se dirigea vers l'entrée d'un pas hésitant. Lorsqu'il ouvrit la porte pour regarder dehors, il du baisser les yeux pour voir Kikuchi assis sur la marche du palier.
- Kikuchi ? Tu n'entre pas ?
- Tiens, Mihael ? Tu es encore là...
On sentait dans la voix de Kikuchi qu'il n'était pas ravi de le voir ce soir... Il savait au fond de lui qu'il allait devoir s'expliquer. Mihael s'inquiéta de son état.
- Ca ne va pas ?
Kikuchi se leva alors pour entrer et faillit tomber sur Mihael par la même occasion.
- Si, si, j'ai juste perdu mes clés...
- Tu as bu ? Ca s'est mal passé avec Eren ?
Pourquoi fallait-il qu'il aille directement là où ça fait mal...
- ...
- Kikuchi ?
- On était en désaccords sur... certaines choses...
- Comment ça ?
Ne sachant pas pourquoi, Kikuchi voulait tout lui dire, mais c'était bien trop gênant... Il tenta une réponse pleines de sous entendus:
- Je crois... elle a peut être volée mes clés...
- Tes... clés ?
- Oui, je les avais mises... dans la poche de mon jean...
Mihael semblait étonné, il ne comprennait pas où voulais en venir Kikuchi... Mais cela changea immédiatement lorsqu'il croisa le regard troublé de Kikuchi. Il comprit alors et perdit son sang froid. Il poussa Kikuchi sur le canapé à quelques mètre et se mit à genous sur lui. Sans prendre la peine de dire un mot, il découvrit le sexe de Kikuchi et l'encercla de ses lèvres.
- Hein ? Mi... ?
Kikuchi n'eu le temps de protester qu'il gémissait déjà à contre coeur. Il savait que Mihael avait comprit et il s'en voulait terriblement. Il se mit à pleurer pendant que Mihael faisait des vas et viens violent avec sa bouche. Kikuchi respirait difficilement face à l'assault de Mihael et se libéra très vite en un sanglot. Mihael se lécha les lèvres et regarda Kikuchi. Ce dernier resta sans voix lorsqu'il observa le visage de Mihael. Sa teinte rouge et ses perles de sueur, ses yeux brillant mais gênés, tous le rendait incroyablement sexy. Mihael baissa la tête et marmonna.
- Je suis désolé, tu n'avais pas besoin d'une crise de jalousie ce soir...
Kikuchi comprit alors l'expression de son visage. Il le serra dans ses bras et lui parla d'une voix douce, également pour se rassurer lui-même:
- Ca te dirait d'aller à Hokkaido avec moi ces vacances là ? Et puis j'en profiterait pour te faire une petite surprise...
- Tu as gagné le concours ?
- Tu ... tu étais au courant ?
- Et oui ! Je connais tout de toi ! Jusqu'à chaque parcelle de ton corps...
- Ne change pas de sujet ! Tu as fouillé dans mes affaires !
Ajouta Kikuchi frustré.
- Je serais ravi d'y aller avec toi !
- C'est vrai ? Héé! J'ai dit, change pas de sujet !
- Dis... comment tu vas faire avec Eren... ?
- Je ne sais pas... je verrais demain au lycée. D'ailleurs je vais aller me coucher si tu veux bien.
- Ah bon ? J'ai pas le droit à un petit quelque chose ? Je suis donc le seul à être jaloux et à vouloir te faire l'amour tout le temps ?
Kikuchi devint tout rouge face à la déclaration de Mihael. Il tenta une réponse pour détourner la situation.
- Sale pervers ! Je savais que les adultes étaient obnubilés par le sexe !
- Je n'ai qu'un an de plus que toi et puis tu n'as pas dit non la première fois que je t'ai pris ! Au contraire il me semble !
Kikuchi se leva brusquement pour cacher son visage rouge pivoine et alla se coucher.
- Bonne nuit !
- Mouai...
Le lendemain, Mihael se leva en retard et fut surpris de ne voir personne à côté de lui. Il alla dans la cuisine sans trop traîner pour ne pas rater son cours de la matinée et chercha un quelconque mot de la part de Kikuchi. Il allait laisser tomber quand il ouvrit le frigo pour prendre le lait et qu'il vit un petit papier accroché à la bouteille.
"Lèves-toi, tu vas être en retard, Idiot !"
- Ah ! La bonne blague... c'est qui l'idiot ? Tu paye rien pour attendre Kikuchi !
Au même moment, au lycée, Kikuchi remonta ses lunettes sur son nez et se dirigea vers le bureau du directeur. Il frappa à la porte et on le pria d'entrer.
- Bonjour Mr. Le Directeur ! Excusez-moi de vous déranger, je vous apporte le travail convenu.
- Ah ! Kikuchi, vous êtes juste à l'heure, comme on pouvait s'y attendre, vous fournissez bel et bien un travail de Hajime. Je vous donne donc la liste du travail pour la prochaine fois. Je compte sur vous.
- Et bien... en parlant du travail pour la prochaine fois, si je ne me trompe pas, il sera à rendre pour après les vacances ?
- Oui c'est bien cela, vacances qui commencerons dans trois jours.
- J'avais prévu de faire un voyage important au cours de ces vacances... serait-il possible de repousser l'échéance ?
- Sûrement que vous avez précu quelque chose, mais ce n'est sans doute pas aussi important que le travail que je vous demande d'accomplir n'est-ce pas ?
- Non Mr. Le Directeur, certe...
- Bien ! Alors n'en parlons plus.
Kikuchi, qui perdait rapidement patiente avec des individus aussi sûre d'eux, remonta ses lunettes pour la deuxième fois de la journée et foudroya le directeur d'un regard noir qui en disait long.
- Etes-vous sûre Mr Le Directeur, que nous ne pouvons pas reconcidérer la chose ?
Le Directeur se sentait soudainement mal à l'aise, lorsqu'il reçu un message. Il s'excusa au près de Kikuchi et en lut le contenu. Un regard surpris puis un sourir se dessina sur son visage.
- Bien Kikuchi. Puisque vous insistez, je vais même rapprocher la date pour votre travail. Je vais la mettre en pleins milieu des vacances.
Kikuchi ne comprit pas et ne chercha d'ailleurs pa à comprendre. Il remonta ses manches et fit un pas vers le directeur mais celui-ci l'arrêta de suite, plus du tout effrayé.
- Vous pouvez disposer. Merci. Et, en passant, vous pourrez passer le bonjour à Eren..., ma femme.
Kikuchi écarquilla les yeux et resta figé un moment avant de sortir lentement, perdu dans ses pensées. Pourquoi se changement de comportement ? Que voulait-il dire ? Etait-il au courant ? Comment ? Ce message ? Que contenait-il ? Il perdit son sang froid pour de bon.
Il se dirigea vers la salle 104 et aperçu Mihael devant l'entrée. Mihael le regarda du coin de l'oeil puis discuta avec un élève à qui il dit au revoir d'une main aux fesses. Kikuchi fulmina. Que se passait-il ? Mihael le trompait-il avec un autre élève ? Sans doute quelqu'un avec moins de problèmes que lui ... Il rentra dans la première salle à gauche et claqua la porte. Il s'asseya sur une table, tentant de se calmer. Tout allait de travers aujourd'hui... Toutes les questions se bousculaient dans sa tête. Il s'énerva de nouveau et donna un grand coup de pied dans la table de devant. Cette scène lui parut soudainement très familière mais il pensait que cette fois, Mihael ne viendrait pas l'aider... Il se mit à pleurer et s'écroula par terre.
Mihael qui était fier de sa connerie cherchais Kikuchi dans le couloir.
- Il est vexé ? Alors ! Je savais bien que je n'étais pas le seul à être jaloux !
Il était content de la réaction de Kikuchi mais ne se doutait pas qu'il venait de le détruire en moins d'une seconde. Il continua tout de même à chercher quand il entendit des cris venant de dehors. Il regarda par la fenêtre du couloir et vit des élèves se précipiter vers l'autre côté de la cours. Il ne se préoccupa pas de ce tapage et continua ses recherches. Il arriva devant une salle allumée qui paraissait pourtant vide. Il entra lentement et fut surpris de voir deux tables renversées sur le sol.
- On dirait que Kikuchi est plus énervé que je ne l'imaginais... Je vais devoir m'expliquer.
Mihael senti un courant d'air et se retourna. La fenêtre était ouvert, il s'y approcha pour la refermer quand il vit un groupe d'élèves en bas. Son coeur eu un raté quand il comprit ce qui avait pu se passer. Il n'osait pas regarder par la fenêtre. Il s'approcha lentement et regarda en bas. Mihael fut prit de tremblement lorsqu'il aperçut un troupeau d'élèves encerclant un corps inerte étendu sur le sol, une flaque de sang autour de la tête.